Quel sort pour l’enfance !

Quel sort pour l’enfance !

Ainsi alerta le penseur et critique littéraire Khalifa Touré en 2017 : « Que Dieu nous pardonne ! »

« Le plus grand moment dans la vie d’un homme est lorsqu’il s’agenouille dans la poussière et confesse ses péchés. », Oscar Wild

Mon Dieu ! Qui protégera nos enfants contre nos faiblesses, nos vilénies et notre paraisse devant ce monde qui marche à une vitesse fulgurante ? Fatigués de tout, de la vie, de la modernité, des machines bruyantes et des appareils silencieux qui nous rongent jusqu’à l’âme, nous sommes prêts à léguer à nos enfants un monde pollué par des idées toxiques, des idées mortes et même des idées mortelles.

Les banques, la presse, la démocratie, l’ONU, le FMI, la Banque Mondiale s’occuperont de l’éducation de nos enfants. Ils seront chargés de nous dire comment faire un enfant, un enfant-roi, un enfant comme il faut. Des enfants malveillants, atteints d’obésité immorale qui vont trépigner sur l’autel de notre vie et plus tard adultes pisseront sur nos tombe. Nous aurons réussi le miracle de sortir de nos limbes des êtres dignes de de Gog et Magog. Ce sera le monde de l’indifférenciation sexuelle ou le prédicateur se verra indexé par un petit être diabolique sorti de la fièvre de son  propre désire incontrôlé. Il sera un enfant de ses propres œuvres ! C’est le temps de la démission. Fatigués de lutter, de donner et de recevoir des coups, la garde baissée, nous sommes dans les cordes, acculés par la tyrannie de l’ignorance, de l’incurie et de l’imbécilité contemporaine. Sur les chemins caillouteux des  cimetières de l’oubli, non loin de la mer des pierres perdues, défileront des hommes et des femmes qui avaient exclus Dieu de leur vie. Ils ont bien fait d’avoir orchestrés une vie mystérieuse enveloppée de linceul de l’élucubration artistique. Seul Dieu Sait.

Des complaisantes oraisons funèbres les accompagnent vers cette demeure qui n’est pas la dernière. Il est retourné à la poussière, l’enfant gâté devenu adulte. Après avoir mené une vie ambiguë, mais sans compromission, il se serait bien passé de ce qu’il a toujours considéré comme une mascarade sectaire. Les chemins de la décrépitude finale viennent de l’enfance. Ils viennent du père, de la mère, de l’oncle, ce dernier lien avunculaire souvent voleur-violeur d’innocence et source de corruption morale et financière. Les choses immondes viennent de chez nous. Sous la peau, elles exhalent l’odeur de la perte finale, du cambouis du péché, du fumier de la luxure, de la concupiscence invétérée.

La haine au croc, à la tête d’une meute de jouisseurs incurables, il s’en va, l’enfant sans surveillance devenu adulte malveillant, déblatérer des idées nocives et vénéneuses à la télé par ce qu’un  directeur de programme a manqué de vigilance. Il devient la vertu parlante de non agissante. Cet entrepreneur moral arriva à nous surprendre le jour qu’il a défenestré une fille de bonne famille en tentant de la violer. Il lui avait promis un emploi ! Les lacérations des fouets du repentant, les morsures douloureuses de l’air refroidi par un hiver de péchés, la chaleur torride et même kalaharienne de la contrition, les plaies purulentes et les boursouflures de la peau sur le chemin du mont Nimba n’auront pas suffi de faire vaciller l’âme humaine juste sortie du règne animal de cet enfant malveillant devenu adulte. Le monde irait mieux s’il courrait seulement derrières les jupons sans agir mal avec les femmes, l’argent de la nation, le consensus moral et social, la Loi Suprême. Hors la loi que nous sommes !

Pour son propre bien, sOn équilibre spirituel et son salut ici-bas, il aurait bien agi s’il savait. Il aurait exercé les douze travaux d’hercule pour se refaire une santé morale et agir en harmonie avec l’Univers. Une peau de banane jetée dans la rue l’aurait effrayé parce que devenu initié au savoir métaphysique. Il aurait su que le plus insignifiant des mauvais gestes, un regard de travers, une injure, un doigt d’honneur, une moue moqueuse, une phrase assassine, une calomnie et plus grave, une pensée malveillante, provoquent un déséquilibre au niveau du corps humain et ternit le charme naturel et psychologique. Sans pouvoir l’expliquer par la raison cartésienne, les gens sauront qui vous êtes réellement. Votre personnalité intrinsèque se verra souillée par votre propre hypocrisie. Vous cessez alors d’être cet homme, cette femme charmante, dont le charme n’était commandé que par la Vertu Supérieure.  Vos propres actes malveillants envers les hommes, la société, le pays, auront fini par se transformer en une énergie négative qui vous emprisonnera. Alors, toutes les portes seront fermées. L’enfant mal surveillé devenu adulte aura beau accusé le destin, la guigne, la malchance, il n’est même pas conscient qu’il est dans l’antichambre des démons de l’enfer.

Beaucoup d’hommes qui se pavanent en costume-cravate et en grand boubou accueillis en héros partout et distribuant des billets, trainent derrière eux une longue queue de chimpanzés et portent les cormes du diable. Mais qui est prêt à déchiffrer le voile du mystère pour voir tout cela ? Que Dieu nous Pardonne !

Khalifa Touré

Extrait de son ouvrage Les archives de la Vie

Chapitre QUE DIEU NOUS PARDONNE !

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