Les régimes qui se sont succédés depuis les indépendances ont, chacune, un axe repère autour duquel, toutes les politique planifiées gravitent. L’actuel mandat en court depuis 2012 est un programme autour de la réforme Acte 3 décentralisations. Pour rappel, la reforme porte sur la territorialisation des politiques de développement, sur l’approfondissement du processus de décentralisation introduit depuis les régimes sortants.
Ici, l’histoire de la politique de développement au Sénégal, théoriquement, tourne autour de la reforme approche territoriale du développement. « Le terroir apparait comme le niveau le plus pertinent de définition d’une nouvelle organisation socio-économique et politique favorisant un développement durable », peut-on recueillir des archives du ministère des collectivités territoriales. Il est ici de compétences transférées : l’Etat suppose confier neufs (9) secteurs aux collectivités territoriales entre autres les Domaines, l’Environnement et la Gestion des Ressources Naturelles, la Santé, la Population et l’Action Sociale, la Jeunesse, les Sports et les Loisirs, la Culture, l’Education Nationale, la Planification, l’Aménagement du territoire, l’Urbanisme et l’Habitat.
Théoriquement, le planning du programme consiste à bâtir des entités ayant une assise territoriale pertinente. Pour une question d’équité sociale et territoriale, il a été envisagé de hisser la capacité d’intervention des collectivités territoriale, la hausse des ressources des collectivités territoriales qui devait faciliter la mise en place de la fonction publique locales. « Compétitivité des terroirs » ; une supposée « hausse des transferts financiers qui auraient atteint le cap des 29 milliards en 2019 », selon les chiffres avancés par le ministère des collectivités territoriales. La même source avance que « les transferts des ressources budgétaires de l’Etat aux collectivités territoriales ont augmenté de 9,17% », soient « 53,98 milliards en 2019 ».
L’évaluation de la première phase a accouché d’un « document de synthèse pour la préparation de « la deuxième orienté vers renforcement le des mécanismes de financement des collectivités territoriales », selon la même source ?
Evaluation ? Parmi les pesanteurs qui pèsent sur la viabilité et la compétitivité des terroirs : architecture territoriale rigide limitant la politique d’aménagement, des faiblesses objectives du cadre institutionnel et organisationnel, la posture très politique des élus à l’origine d’une diversité de préoccupations qui ne sont pas forcément liées à l’objectif de réussite de la réforme, le manque de viabilité des collectivités locales et de valorisation des potentialités de développement de ces territoires, les mécanismes de financements du développement local toujours remis en cause dans leur efficacité, la non-liaison pratique des interventions, l’insuffisance de moyens.
« La crise sanitaire engendrée par la COVID est à l’origine d’un ralentissement économique brutal avec des répercussions sociales qui provoque une vulnérabilité accrue des actifs du secteur informel », recueille-t-on du bilan du ministère des collectivités territoriales. Justement s’agissant de la pandémie, jusqu’où les prévisions du PSE ont anticipé sur de tels situations imprévues. Si gouverner c’est prévoir, il devrait être prévu des « pneus de secours ».
Les économies locales ont chacune ses spécificités. Leurs particularités auraient pu servir d’orientations pour l’élaboration de plans communaux d’investissement spécifique par et pour chaque entité territoriale. L’appui du ministère de tutelle, du PNDL, de l’ARD aurait pu servir PRATIQUEMENT et SUFISAMMENT, à équiper, à financer, à capacité les collectivités territoriales pour la réalisation de ces plans communaux de développement, mis à coté les considérations et appartenances politiques de l’Exécutif Régional et des élus locaux. C’est dans l’encadrement des plans communaux de développement que le Gouvernement et ses démembrements (depuis l’Exécutif Régional) pourront aider les collectivités territoriaux à prendre en charge leur propre développement, à résoudre certaine équations liées à l’insuffisance de ressources financières. D’où l’importance de l’appel du Maire de la commune de Thiaméne (département de Louga) qui reste toujours inquiet face à la question du chômage. La question de l’emploi des jeunes reste toujours une « bombe à retardement » qu’il faut désamorcer, vaille que vaille. Le phénomène des « jakartas » est un signal. Cette frange de la population se débrouille par leurs « propres moyens » presque inexistants : « ils tirent le diable par la queue ». A l’hôpital régional de Louga, il y’a une salle « baptisée » « salle jakartas » : la fréquence des accidents qui conduisent à l’hospitalisation des conducteurs est élevée à ôter le sommeil aux parents. D’où l’urgence de qui invite repenser à l’employabilité des jeunes et à l’auto-emploi.
Ces considérations parmi tant d’autre interpellent le ministère des collectivités territoriales à prendre plus de précautions anticipatives dans l’élaboration et l’exécution de la deuxième phase du programme. Pour conclure, le dit ministère à le devoir moral d’installer un dispositif de suivi contrôle PRATIQUEMENT ETSUFFISAMMENT accessible aux élus et populations locales, via ses entités organisationnelles sociales, politiques et même religieuses.
Sokhna Karima