Première partie
Dans l’évolution de la conscience populaire, une perception, en gestation, sur la politique: une opération de rupture d’avec la vielle formule est en train d’aménager un espace pour la catégorie jeune. Subite phénomène de la jeunesse engagée à partir dès les années 2000, celle –ci, comme saisie par une loi transcendantale, acte à réorienter la donne politique vers une autre direction.
Conflit de générations : la « vieille » classe s’ « accroche» et « résiste » toujours aux vents de la réforme qui soufflent via la voix de la catégorie jeune. Refus d’opérer un changement de paradigmes chez le « vielle » classe : la jeune génération politique crie son ras-le-bol. Intervalle de tiraillement ou de « bousculade » : la « vieille » classe refuse toujours de céder la place à la catégorie jeune. Cette « révolte » essentielle est à l’origine du divorce des jeunes socialistes progressistes avec la formation politique du défunt Léopold Sédar Senghor.
Il existe des formes d’expressions politiques typiquement liées à la jeunesse du courant qui les diffuse. De plus en plus, la jeune génération politique, tant bien que mal, tente d’émettre des voix qui controverse la « vieille formule », de donner son mot à dire sur la façon de faire de la « vieille » classe politique. Avec une allure exponentielle dans le Sénégal, ce jeun courant de réformistes est entrain de conquérir sensiblement des parties du Sénégal. L’ancienne formule qui faisait de la politique une affaire de « caste de privilégiés » ou c’est un groupuscule qui décide pour toute une communauté excite la furie de la jeune catégorie.
Comme partout presque, la « veille » classe résiste toujours : elles siègent toujours dans les sphères décisionnelles. Ils occupent, en même temps, les espaces d’application et de réalisation des politiques de développement. Une véritable atmosphère de conflit de paradigmes qui prend ici plusieurs formes dont la plus manifeste est la tension interne dans les formations politiques.
L’analyse du champ lexical affilié à leur discours revendique une meilleure implication de la communauté que l’assemblée nationale. Cette instance, aux regards de la jeunesse n’est plus un organe de veille sur l’intérêt du peuple mais, plutôt, un simple outil à gagner la bataille de positionnement pour le parti au pouvoir et les partis qui se projettent au pouvoir.
Le style de révolte du jeune thiésois l’ex militant du parti socialiste Babacar Diop a influencé la méthode jeune dans certaines zones du pays. Dans le Wolo, les étudiants réformistes tiennent le flambeau. La région de Louga s’illustre aussi dans cette rude transition politique comme imposé par un sort extérieur à la volonté de la « vieille » classe.
Dans le « jambur », la catégorie jeune a hissé la barre : certains siègent déjà dans le conseil municipal.. Ici, le « dogmatisme politique » des vieux ténors de la politique bute sur la mobilisation des jeunes aspirants à la réforme. Ces derniers revendiquent dans leur posture et déploiement une reconnaissance de leur voix et une considération de la voie qu’ils tentent de tracer. Cette voie qui prêche l’implication effective des populations dans l’œuvre de construction.
Yankhoba est un jeune d’une trentaine d’années. Appelé dans le jargon populaire avec le nom « Jacob », il fait partie des influenceurs du mouvement de la jeunesse politique du département de Louga. Le jeune Jacob ira jusqu’à créer un mouvement de jeunes qu’il nommera « jeunesse consciente » : symbole de rupture d’avec la vielle formule.