Entre l’appareil d’état et l’appareil politique

Entre l’appareil d’état et l’appareil politique

Le Pastef face à l’équation de la gestion des équilibres entre les deux.


Un mois après la prise du pouvoir en 2024 et la mise sur pied du premier gouvernement de Pastef, j’évoquais déjà sur Seneweb ce qui me semblait être un grand danger qui guettait cette formation politique.


Les derniers remous et manifestations des ex-détenus du parti Pastef, les séries de sanctions contre certains responsables à cause de leurs positions politiques publiques et les débuts de grincements de dents de certains militants et responsables sur le mode de fonctionnement du Pastef sont, entre autres, des faits renseignant à suffisance sur le début d’un malaise qui commence à gangrener le parti au pouvoir.


Le Pastef n’a pas encore pu trouver une ingénierie de management lui permettant d’asseoir un équilibre entre la gestion gouvernementale et celle du parti ainsi que de la coalition qui l’ont porté au pouvoir.


Face aux exigences de redressement économique, de reddition des comptes et de gestion des préoccupations et urgences nationales, le Pastef a semblé délaisser l’encadrement des militants, la prise en charge de leurs préoccupations, la formation militante et l’animation politique à la base, qui représentent diverses actions ayant fait sa force dans l’opposition.


En fait, il y a une urgence pour les leaders du Pastef de décrypter le vrai message et les signaux qui ont été envoyés par les ex-détenus et les quelques téméraires du parti, qui manquent peut-être d’espaces et d’instantes politiques d’expression et de débats internes depuis leur accession au pouvoir.


La jeunesse du Pastef, qui a été le fer de lance du changement, arrive au pouvoir avec de nouvelles aspirations et de nouvelles exigences, face à un changement radical de paradigme qui ne les maintient plus dans une posture de lutte ou de restriction, mais plutôt dans une dynamique légitime de recherche d’un mieux-vivre et d’un mieux-être.


Au Sénégal, l’analyse historique du fonctionnement des partis qui arrivent au pouvoir renseigne toujours sur la même conclusion : la grande difficulté de garder la capacité de gérer l’appareil politique par l’animation, la formation idéologique, la gestion du passif social, surtout des victimes, la carrière des militants et responsables, et la gestion des nouvelles ambitions politiques, etc.


Il faut reconnaître que tous les partis politiques du Sénégal connaissent presque la même problématique, mais cela a des effets plus désastreux pour un parti au pouvoir.

Mamadou Barro du HCCT

Ndiambourinfo.com

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