« La santé est une compétence transférée au niveau des collectivités territoriales. Seulement nous avons simplement la loi mais le décret d’application n’a pas suivi », Madame Mbacké Awa Bousso responsable de la décentralisation à la direction de la planification de la recherche des statistiques du ministère de la santé et de l’action sociale.
Les collectivités territoriales disposent de peu de ressources pour participer à la réalisation de la politique de santé. Tel est le constat partagé lors du séminaire sur « la vulgarisation du guide de plaidoyer pour la mobilisation des ressources au profit du secteur de la santé » tenu les 6, 7 et 8 juin, au Conseil Département de Louga.
Malgré « les énormes efforts » que l’Etat a investis dans la politique de santé entre autres les « fonds de Dotations de la Décentralisation (FDD) » et les « Fond d’Equipement des Collectivités Territoriaux », ça demeure « toujours insuffisants pour couvrir globalement les besoins identifiés dans les collectivités territoriales et qui sont liés à la problématique de santé, confirme Madame Awa Bousso.
Ayant réuni le ministère de la santé, les élus locaux, autorités administratifs et acteurs de la santé de la région nord, l’atelier a été l’occasion de revoir le tableau des déficits et problèmes auxquels font face les collectivités territoriales : « des postes de santé, qui n’ont pas d’eau, d’autres qui n’ont pas d’électricité ou qui manquent de personnel ». Ce n’est pas tout.
« Un problème d’adaptation des politiques envoyées sur à la collectivité territoriale » a été aussi souligné par le Maire de la commune de Mbédiene. Selon Thierno Dieng « les localités ont chacune ses réalités spécifiques ». La même source trouve que toutes les collectivités sont d’égales dignités mais toutes les collectivités n’ont pas les mêmes tailles, par conséquent « le ministère de la santé ne peut pas traiter « avec toutes les collectivités territoriale de la même façon », « au moment elles n’ont pas toutes la même taille, ni les mêmes problèmes et besoins, encore moins le même nombre d’habitants ».
La même source estime « que Dakar et Tambacounda n’ont pas forcément les mêmes problèmes et les mêmes besoins ». De même que « Kaolack et Dagana » et qu’il faut « rétablir la confiance entre les populations et l’Etat sur la question des fonds de dotation ».
« Ces spécificités imposent une bonne planification ». Tel est l’avis du premier vice-président du Conseil Départemental de Louga, par ailleurs membre d’Association des Elus Locaux du Sénégal (AES).
A en croire à Alioune Badara Samb, « l’identification des besoins se fait à la base pour ensuite remonter la bonne information ». Le représentant l’Association des Elus Locaux du Sénégal trouve que « ces informations, une fois remontées au ministère de tutelle » « peuvent orienter sur comment attribuer les fonds de dotation et ressources vers les collectivités territoriales mais aussi pour une bonne planification de la collecte de fonds ».
« D’où l’importance d’un tel guide de plaidoyer pour la mobilisation de fonds » avec « manuel de formation sur les déterminants de la santé dans toutes les politiques », appuie la même source. « Une telle planification pourrait satisfaire, à peu près, à 60% les besoins ».
La même source estime que « la première utilité du guide c’est que ça va suffire pour ne plus improviser ». « On ne peut pas gérer la politique de développement territoriale avec des improvisations à tout bord ». « Ce guide est un tableau de bord qui indique le chemin à suivre pour atteindre les objectifs de mobilisation de fonds».
« Il est identifié des mécanismes innovant de financements de leur développement » depuis « le recouvrement des impôts locaux, un autre problème auxquels sont confrontés les collectivités territoriales », renseigne Selon Mamadou Thiam. Le préfet de Linguère rassure que ces mécanismes appellent à « un marketing territorial », à « la responsabilité sociétale d’entreprise », « la coopération décentralisée », « le partenariat public privé qui pourrait aider à avoir du matériel et de relever les plateaux techniques au sein des structures sanitaires ».
Un autre problème non moins important demeure le défaut de coordination. « Coordination entre les municipalités et les acteurs de la santé », rajoute la même source. « Il convient de mettre sur pied des cadres multi sectoriels de coordination », et que « le maire puisse travailler avec les acteurs de la santé dans le cadre des Comités de développement Sanitaire », en élaborant « des plans opérationnels de suivi de la planification », « en élaborant des plans d’action annuelle de mobilisations », « autant de mécanismes autour desquels nous avons échangé et qui vont permettre aux collectivités de mobiliser des ressources », renseigne le guide.
Selon le préfet de Linguère, il est attendu « un plan d’action de mobilisation annuel de collecte de fonds », avec « des actions précises », « conformément à la maquette partagée ». Ainsi, « Nous autorité administratif, il s’agira pour nous d’accompagner la mise en place du cadre sectoriel communal et départemental » de collecte de ces fonds destinés à financer la politique de santé, conclut-il.
Ndiambourinfo