L’alerte a été lancée par le président de l’Association de la Presse Locale de Louga, à l’occasion de la journée mondiale de presse célébrée.
Célébrée ce lundi devant le tribunal de Louga, la journée mondiale de presse, La presse locale lougatoise a saisi la balle au rebond pour passer en revu sa situation.
Les journalistes vivent « une angoisse existentielle » devant « l’irruption par effraction » des réseaux sociaux dans le traitement de l’information. Telle est la première plainte déposée par le président de l’Association de la Presse Locale Achille Niang « sur la table du gouverneur » Bouyeu Amar.
Dans un mémorandum soumis à ce dernier, le porte-parole de la presse locale a passé en revue les problèmes et obstacles causés par les réseaux sociaux peu soucieux de la déontologie du métier en question.
« Nous avons un problème existentiel né du contexte dans lequel baignent nos médias. Nous sommes agressés dans notre métier par des personnes qui, à travers les réseaux sociaux, envahissent notre profession et cannibalisent le métier de journaliste », retient-on de son discours.
« Nous ne savons plus qui est journaliste, ni ce qu’est le journalisme », s’est –il plaint. « Nous vivons une angoisse existentielle par rapport à l’exercice de notre métier », a-t-il insisté. L’occasion pour le journaliste d’inviter l’Etat du Sénégal « à encadrer et à sauver » cette « noble profession ».
Mr Niang a notifié au gouverneur de Louga que « la presse locale ne fait pas l’objet de violences physiques ou de contraintes portant atteinte à l’exercice de la profession » sur le terrain certes. Néanmoins, « les journalistes subissent les dégâts collatéraux de leur rédaction respective », fait-il constater.
Un autre problème indiqué par la même source demeure la confusion entre « l’information et la communication » par « les bricoleurs de l’information qui ont dévoyé ce noble métier, qui aujourd’hui accueille tout venant ».
« Comparé aux autres corps de métier » qui ont chacun « des ordres qui régissent leur profession », « le journalisme est devenu une porte ouverte à toutes les dérives », s’est plaint le porte-parole de la presse locale de Louga.
Mr Niang n’a pas manqué de rappelé que « la gestion de l’information est sensible » et devient grave quand « elle menace des vies, des carrières et la dignité des citoyens » averti.
‘’Nous lançons ce cri de cœur pour demander à l’Etat, au-delà de la carte de presse et de l’application de la convention collective des journalistes, de protéger ce métier des dérives des intrus’’, a-t-il renouvelé dans son discours.
De son côté, le gouverneur a reçu le mémorandum de la presse locale et promis de le remettre « à qui de droit ». « Notre pays est une nation de démocratie. L’Etat du Sénégal a toujours été conscient de l’importance de la presse dans un pays démocratique. La presse sénégalaise traverse des difficultés dont la plus grande menace est l’intrusion », a-t-il rassuré à l’adresse de la communauté de journalistes venue prendre part au sit-in.
Toutefois, « c’est à l’Etat d’encadrer, de légiférer et de surveiller, mais c’est aux acteurs de la presse, surtout les patrons de presse, de protéger leur profession en dénonçant les dérives », a t-il conclu.
Sokhna Karima