Non à la banalisation de la commémoration (Par Mamoudel BOCOUM)
La question est sur toutes les lèvres. Faut-il organiser un face-à-face avec la presse le jour de l’anniversaire du naufrage du bateau «Le Joola» pour faire un déballage de la gestion de l’ancien régime et présenter un nouveau cadre de référence économique, Sénégal 2050 ? Ce 26 septembre est une journée noire qui commémore la mort de presque 2000 personnes. Non à la banalisation du 26 septembre et un peu de respect aux victimes et à leurs familles ?
Ce 26 septembre les familles des victimes du «Joola», commémorent, aussi bien à Ziguinchor qu’à Dakar, l’événement le plus douloureux de l’histoire des drames maritimes.
Pourquoi le nouveau gouvernement de Diomaye et Sonko a décidé en ce jour de deuil, de prières et de recueillements d’organiser un face-à-face avec la presse pour faire un déballage sur la situation du pays ?
Selon le gouvernement, il s’agit de faire l’état des lieux des finances publiques et de la gestion de l’ancien régime qui sera mis à nu pour montrer aux Sénégalais le legs de Macky Sall.
Ironie du sort, l’actuel premier ministre et chef du gouvernement fut un ancien maire de Ziguinchor, une localité qui a payé le plus lourd tribut à ce drame de la plus grande catastrophe maritime, en termes de pertes en vies humaines (plus de 1863 morts officiellement et 64 rescapés), que l’humanité ait connue, le 26 septembre 2022.
Ce 26 septembre est une journée noire pour le Peuple sénégalais qui commémore le 22 ème anniversaire du naufrage du Joola qui a fait presque 2000 morts dans la nuit du 25 au 26 septembre 2002. C’est un souvenir terrible, qui risque de tomber dans l’oubli ou d’être noyé par les deballages du nouveau régime.
Ce 26 septembre le gouvernement ne doit pas être au building administratif Mamadou Dia pour parler aux sénégalais mais à Ziguinchor, à Dakar, auprès des familles des victimes. La date choisie par le gouvernement pour faire face à la presse n’est pas la bonne.
En effet 22 ans après le naufrage du «Joola», les cérémonies, sur fond de promesses et d’engagements étatiques non tenus se suivent et se ressemblent. Aujourd’hui, les causes du naufrage restent encore floues. Ce gouvernement avec son slogan « Jub Jubbal Jubanti » est attendu sur ce dossier. Les familles des victimes se battent contre « l’injustice » et « l’oubli ». Elles qui fondaient beaucoup d’espoirs sur le duo Diomaye-Sonko pour une réouverture du dossier devant la justice et le renflouement de l’épave risquent de déchanter.
Mamoudel BOCOUM