« Le personnel médical affecté à la maternité est bouré par la quantité de travail qu’il abat au quotidien. Ce qu’ils qualifient de négligence est lié à cette situation. Nous sommes nous aussi des victimes mais comme notre préoccupation majeure, c’est de sauver des vies, nous nous oublions».
Voilà ce que rétorque Mme X de la maternité de Louga. Pour des raisons, elle préfère taire son nom. « Nous sommes aussi des victimes », a-t-elle crié. « A la place de crier sur nous, il faut nous aider à vous aider », poursuit –elle. « Peut être que si vous aviez réclamé à temps pour nous qu’on nous mette dans les meilleures conditions de travail, vous nous auriez aidés à prévenir ce que vous qualifiez de négligence », rencherit -elle. « Si l’hôpital disposait de suffisamment de gynécologues, si la maternité disposait d’un personnel suffisant et qualifié, là la population aurait le droit de nous réprimer », défend –elle. « Avant de réclamer un droit, il faut d’abord s’assurer d’avoir respecté et fait ses devoirs », revendique-t-elle.
Ce vendredi, des centaines ont manifesté réclamant la lumière sur la mort d’Astou Sokhna à la maternité de l’hôpital régional à l’ordre du jour. La défunte aurait en vain attendu plusieurs heures pour subir une césarienne. Ce qui est contredit par le camp accusé. Selon le chargé de la communication de la structure sanitaire en question, « Astou Sokhna n’était pas prévue pour un accouchement césarienne». La même source explique que défunte était un habitué de l’hôpital : « c’est sa familiarité avec la maternité qui a fait que les sages-femmes s’étaient proposés entre elles de l’aider à accoucher par césarienne, juste pour l’aider à ne pas durer dans la douleur le jour de son accouchement », confie Abdoul Aziz, confirmant encore qu’elle pouvait accoucher « par voie basse ».
En tout état de cause, elle est décédée et la rumeur d’une négligence a gagné en opinion. Est –elle fondée ou pas, le collectif JUSTICE POUR ASTOU SOKHNA a profité de la manifestation pour réclamer l’augmentation du nombre de gynécologues qui ne sont que deux (pour toute la région de Louga). Un hopital regional qui dispose d’une seule ambulence, Mamy Diop interpelle le ministère de la santé à ce niveau pour aussi veiller sur le recrutement d’un personnel qualifié à la place des recrutements pour des interets politiciens.
L’aboutissement des bâtiments inachevé, conçoit mal pour toute une région, juste deux « gynécologue » et toutes les lenteurs enregistrés dans l’hôpital qui ne dispose que d’une seule ambulance. Elle réclame pour d’autres ambulances plus un personnel de qualité désormais recruté plus de médecins, plus de sages-femmes qualifié, relever le niveau du plateau médical », un personnel recruté sur « la base de compétence et non pour des considérations politicienne.
Question de justice sociale, elle réclame « l’accès aux soins pour tous, les riches que pour les pauvres » et propose « la mise en place d’un système d’accueil qui saura soulager le patient de son mal », des infrastructures et équipement adaptés.
Le chef de l’exécutif régional a promis de remettre le mémorandum aux autorités compétentes. « Vos doléances sont seront transmises à la hiérarchie », promis Ali Bouyeu Amar. Le gouverneur de la région rassure que « la justice fera son travail à l’issue de l’enquête ». Ce dernier a salué le personnel médical que lui trouve malgré tout « très dévoué et engagé » avec comme preuve leur détermination au premier plan dans la lutte contre la Covid-19.
Ndiambourinfo