Le ministère des affaires étrangères exige aux émigrés un test COVID estimé à 40 000 francs une semaine avant le vol. Le lougatois coordonnateur des émigrés dans la gestion de la COVID Ali Dem revient sur le pourquoi du refus des émigrés à effectuer le test. Il appelle le ministère de tutelle à « revoir sa copie ».
Entre le ministère des affaires étrangères et la communauté des émigrés sénégalais, ça ne sent pas bon. « Si c’était les pays d’accueil qui en faisaient une condition pour notre retour chez eux et que notre ministère nous éclairait cela avec des modalités précises, cela ne nous poserait aucun problèmes de faire ce test COVID », Brandit Ali Dem. « A l’Aéroport, le dispositif médical qui examine l’état de la santé du voyageur avant le vol est déjà sur place », clarifie-t-il.
« A quoi bon ou utile de nous imposer ces futilités, pour en rajouter aux lourdeurs ? », demande t-il.
Interrogé chez lui, ce lundi sur la brouille entre les émigrés « coincés au Sénégal » et le ministère des affaires étrangères, Ali Dém a tracé toute une chaîne d’incohérences dans la gestion de « leurs dossiers » par l’équipe de Mamadou Ba.
Les 40 000 francs exigés aux émigrés sénégalais pour un supposé test COVID une semaine avant le jour du vol est rejeté catégoriquement par la communauté des émigrés sénégalais. A en croire à l’interlocuteur du ministère des affaires étrangères sur le dossier de la diaspora, « ce test n’est pas réclamé par les pays d’accueil ». Ali Dem rajoute que « même si ce test était une condition imposée aux émigrés par les pays d’accueil, c’est le gouvernement qui aurait l’obligation de prendre en charge le coût parce que la santé des sénégalais vivant à l’étranger avec des papiers légaux sont pris en charge par les gouvernements des pays où ils résident, et particulier pour ce qui concerne la COVID – 19 ». Le porte-parole de la diaspora sénégalaise précise qu’il s’agit « des conventions diplomatiques qui régissent la relation entre les Etats ».
Ali Dém en a profité pour rappeler au chef de l’Etat son engagement : « le président de la République avait promis douze milliards cinq cents millions de francs pour aider les émigrés à retourner aux pays d’accueil ». « Non seulement nous n’avons rien reçu », s’est –il plaint, « mais on nous exige de verser 40 000 pour le test COVID que nous savons gratuit ».
Pour information « les émigrés sénégalais résidant actuellement en Europe ont reçu leur part de l’aide promis » a-t-il indiqué. « En nous parlant des 40 000 France à verser pour le supposé test », « le ministère des affaires étrangères, par la voix du docteur qui parlait dans le communiqué “sur le test à payer, avait promis de recevoir dans la semaine de diffusion du communiqué le restant des douze milliards cinq cent millions qu’il avait prévus de remettre aux émigrés actuellement au Sénégal », souligne t-il.
Le coordonnateur de la diaspora réaffirme le refus solennel des émigrés à payer le test: « nous en avons déjà assez avec la hausse des billets d’avions ». « Nous ne verserons un sou pour aucun test », a-t-il clos le débat.