« La protection n’est pas que l’affaire de la CMU. Il s’agit d’une question transversale qui touche tous les secteurs ». Cette précision est de Moctar Sow de l’ANE, dans son exposé lors du séminaire organisé par le ministère du travail ce mercredi dans les locaux de la gouvernance de Louga.
Quelle signification donnée à l’expression « protection sociale des couches vulnérables » si dans ce Sénégal, il arrive que, pour des raisons de pauvreté, l’accès aux soins médicaux soit refusé à un malade ? Pourtant, la loi l’interdit, comprend-on des explications de Moctar Sow. « Le cas urgent est à prendre pour des soins urgents. Les détails concernant s’il doit payer ou pas, c’est après », retient-on de la même source.
De stratégie de protection sociale, parle-t-on. « La situation de départ était que 80% des personnes rurales n’avaient pas de couverture sociale. Ce qui justifie les stratégies de protection sociale ». « A Louga, plus de deux cents mille personnes sont couvertes à travers les mutuelles de santé communautaires, de 2015 à 2021 », retient-on de la même source.
« Protection sociale des couches vulnérables ». « Protection des groupes vulnérables ». « Comment réfléchir ensemble pour que la protection sociale soit réelle dans tous les secteurs ? » Telle est la question qui a motivé la tenue du séminaire, retient-on de l’exposé de Mamadou Sarr, représentant du ministère du travail.
Déterminer le profil de pauvreté : « les facteurs qui contribuent à la pauvreté des ménages » sont dus à « la faiblesse à l’accès à la protection sociale », « la faiblesse de mécanismes de gestion de risques ». « Comment adopter un système de protection social dans un monde de travail en mutation, » telles sont les équations que la stratégie de protection sociale propose de résoudre, à l’aide d’un programme d’interventions concrètes », renseigne la même source.
Parle-t-on de « Couverture Maladie Universelle », de « Carte d’Egalité des Chances ». Cheikh Fall est un agent du Service Régional ANACMU/Louga. A l’en croire, « c’est le président qui avait dit toute personnes handicapé qui souhaite disposer de la carte d’égalité de chances sera automatiquement enregistrée pour les bourses familiales ». Aujourd’hui, souligne-t-il « ¾ des personnes handicapées n’ont pas de bourse familiale ». Mr Fall précise que « ce qui est valable à Dakar ne l’est pas à Louga ». A Dakar, indique-t-il « avec votre carte d’égalité de chances vous pouvez voyer avec les bus Dakar – Dém – Dikk. A Louga ce n’est pas possible comme dans d’autres régions », par exemple.
Toujours parlant des limites des supposées « limites » de la stratégie, Madame Fatou Thioun Ly appelle à revoir le concept de « vulnérabilité » qui, selon elle, « est proportionnel aux risques ». Le Chef du Service Régional de l’Elevage de Louga est revenu dans son intervention sur le cas des éleveurs. « Celui qui a le plus de nombre de têtes de bétail est aussi vulnérable qu’un éleveur qui en a moins ou qui a un nombre limité ». précise-t-elle. « Une épidémie qui vient dans une concession, ne va pas laisser en rade des animaux ». La question qu’elle pose est « quel type d’éleveur est vulnérable si on prend en compte des aléas climatiques, des attaques bactériologique sur le bétail? ».
L’autre problème souligné par la même source concerne l’assurance pour le bétail. Des difficultés à convaincre certains les gros éleveurs qui ont beaucoup plus de bêtes : « ils se disent que s’ils s’engagent dans cette logique d’assurance pour les animaux, ça va leur prendre beaucoup plus d’argent », souligne-t-elle. « Et s’ils manquent de le faire les problèmes sont toujours là ».
En réponse à ces interpellations, Mr Moctar Sow de l’ANE souligne que « ces problèmes ne relèvent pas du programme mais du facteur humain et c’est ça le problème au Sénégal, le facteur humain » se désole-t-il. « Ce sont les personnes qui sont censées faire améliorer les choses qui participent à leur échec ». « Parfois dans un hôpital, le kite qui est censé etre gratuit par ce que déjà payé par l’Etat, il y’a un certain nombre d’éléments dans ce kite que le personnel de l’hôpital fait payer les malades», appuie-t-il. Ce dernier en a profité pour mentionner les « difficultés pour vérifier l’effectivité des prestations qui sont fournies aux populations » qui persistent.
« S’agissant des éleveurs, des problèmes émanent d’eux et non du programme », souligne Mr Sow.
Toujours s’agissant des insuffisances, Mamadou Sarr représentant du ministère du travail souligne « le déficit de textes juridiques qui encadrent la protection sociale », « un déficit de fond national de retraite depuis 2011 », « un Déficit dans la formulation des indicateurs de protection social », « la faiblesse d’un cadre institutionnel de coordination et d’harmonisation » et « l’absence d’un système commode de ciblage ».
Sur ce, Moctar Sow de ANE rassure que « dans le but de mieux cibler les intervention », ils ont travaillé sur un système d’information appelé SEGICMU, « ce qui va permettre avec le système biométrique qui va être installé dans tous les structures de soins de pouvoir gérer à la fois les cibles de l’agence et les cibles qui dépendent d’autre secteurs comme l’IPRESS, FNR …etc ».
La même source indique que « la CMU est en train de payer beaucoup de choses que l’IPRESSE devait payer ». « La CMU est en train de payer beaucoup de choses que le Fond National de Retraite devait payer ». « Comme le plan CESAM est gratuit et plus accessible, les cibles ont tendance à venir en bénéficier au lieu d’aller rechercher une prise en charge au niveau de l’IPRESS ».
Ndiambourinfo