La notion Etat-Parti au menu du debat.

La notion Etat-Parti au menu du debat.

La notion d’Etat-parti n’a pas été prônée ni documentée par le parti Pastef dans son “Projet de Société” qui l’a porté au pouvoir. Mais pour des raisons légitimes de contrôle et de gestion du pouvoir, la question commence à être agitée par le Pastef sans pour autant élucider le sens et la vision qu’ils ont de cette notion qui a une réalité très contreversée dans certains pays.

La notion “Etat-parti” est souvent connue dans un contexte non démocratique. Elle fait reference référence à la situation où un seul parti politique exerce un contrôle quasi total sur l’apareil d’État.

Il s’agit d’un système où les frontières entre l’Etat et le parti dominant d’existent presque pas et où le parti au pouvoir utilise les structures et les moyens de l’Etat pour maintenir son pouvoir et sa domination.

La logique d’Etat-parti crée un monopole du parti au pouvoir qui demeure la seule organisation politique qui domine le paysage politique, souvent sans réelle opposition.

Dans cette situation, les fonctions de l’État sont confondues avec celles du parti dominant. Les membres du parti au pouvoir occupent ou contrôle des postes clés et des secteurs dans l’administration, la justice, les médias etc., et utilisent ces positions pour servir les intérêts du parti.

Dans un “Etat-parti”, les partis d’opposition sont souvent marginalisés, voire interdits, la dissidence est réprimée et les libertés d’opinion et l’information sont confisquées.
Les médias sont souvent contrôlés par le parti au pouvoir, limitant la diffusion d’informations critiques et promouvant la propagande du parti au pouvoir.
Les élections, lorsqu’elles existent, sont souvent truquées et ne permettent pas un véritable choix démocratique.

Il existe des exemples historiques et contemporains d’Etat-parti. Dans l’Union soviétique sous le régime communiste, le Parti communiste exerçait un contrôle total de l’appareil d’Etat.

La Chine, sous le Parti communiste chinois, est un exemple contemporain d’État-parti, où le parti contrôle tous les aspects de la vie politique, économique et sociale.
En Corée du Nord, le Parti du Travail de Corée (PTC) est le parti unique au pouvoir, et l’État est de facto une dictature totalitaire et héréditaire, souvent décrite comme un État-parti.

En résumé, la notion d’État-parti représente une dérive autoritaire où un parti unique utilise l’appareil d’État pour maintenir son pouvoir, souvent au détriment des droits et des libertés des citoyens.

Le Pastef doit mieux élaborer sa pensée sur cette question pour éviter les amalgames et les raccourcis sur cette notion qui porte beaucoup de clivages et de contreverses.

Pour des raisons pragmatiques de positionnement ou de contrôle de l’appareil d’Etat, le Pastef peut bien avoir des ambitions légitimes mais sans tout de même mettre en avant le concept d’Etat-parti qui a tout son sens et ses limites.

Mamadou Barro

Analyste, observateur, journaliste

Ndiambourinfo

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