Agri-jeunes, un projet à pas de caméléon dans la région de Louga ?

Agri-jeunes, un projet à pas de caméléon dans la région de Louga ?

 « Le Sénégal dispose chaque année de 100000 à 200000 jeunes sur le marché de l’emploi ».

C’est à l’occasion  de la dernière réunion d’évaluation du projet Agri-jeunes tenue dernièrement au conseil que Doudou Sène chargé du développement au niveau de la gouvernance de Louga a donné ces chiffres.

C’est dans ce contexte que le projet Agri-Jeunes a été mise en place par l’Etat du Sénégal afin de pallier cette problématique de l’emploi des jeunes qui occupe une place majeur dans le PSE » ajoute-t-il.

Le représentant du gouverneur, le chef d’antenne dudit projet se sont réunis pour faire avec les entités concernées une autoévaluation de celui-ci. Agri-Jeunes est un projet d’un budget de 54milliards pour six ans destinés exclusivement aux jeunes, selon les données avancées à l’occasion.

L’Agri-Jeunes existe dans huit régions du Sénégal et celle de Louga est dans la catégorie de l’antenne Nord avec la région de Thiès » informe Mor Sokhna Lo chef d’antenne Nord Projet Agri-Jeunes. « C’est dans ce cadre que nous nous sommes réunis aujourd’hui dans le but de faire une autoévaluation du PTBA 2022 avec nos différents partenaires » y joint ce dernier.

Cependant le constat général est que ce projet dans la zone de Louga est presque au point mort. Et selon le chargé de développement de la gouvernance «  J’ai une préoccupation rien qu’à la lecture de ces statistiques. Et personnellement je ne suis pas satisfait », clame-t-il. A l’en croire « pour ce projet, il y a pratiquement rien sur le terrain». Ainsi en se basant sur le document présenté par le chef d’antenne, précise-t-il « nous verrons qu’au niveau des réalisations les résultats sont loin d’être satisfaisant ».

« Par exemple pour la réhabilitation et la mise aux normes des dispositifs endogènes /infrastructures d’appui à la commercialisation groupée, les réalisations sont à 0/4 au 31 juillet », rajout-il. Il en est de même  « pour la formation des comités de gestion des dispositifs endogènes 0/4 ». « Les accomplissements sont de plus à 0/2 pour le volet « former les groupes de jeunes sur l’approche SHEP (agriculture orientée vers le marché) par ANCAR et 0/18 pour la Facilitation de la mise en relation avec les acheteurs et l’appui à la négociation des contrats 0/18 », renseigne la même source.

Doudou Sène  souligne qu’en « ce qui concerne la promotion d’activités et initiatives des agri-preneurs les réalisations sont à  0/20 » « sur la valorisation des infrastructures de production en synergie avec Millenium PROMISE et  0/20 aussi pour la Planification des haies vives autour des PPM ».

La meme source précise que « si nous prenons aussi l’appui aux initiatives économiques des jeunes ruraux en insertion, nous verrons que les réalisations sont à 00/130 pour l’acquisition de la première génération ».

Néanmoins la liste est loin d’être exhaustive sur les manquements soulignés. De plus d’après Monsieur Doudou Sène « si cela continue ainsi le projet ne portera jamais ses visions. Alors que nous savons que ce ne sont pas les fonds qui font défaut mais plutôt un problème de portage. »

Mme Fall directrice CFP Louga émet sur la même longueur d’onde. « Le projet manque vraiment de pilotage. Nous ne voyons que le coordonnateur et personne d’autres ».

La communication du projet ne passe pas  car ce sont ces mêmes lenteurs qui sont notés dans le département de Kébémer» souligne Serigne Mbacké Ndiaye journaliste à la radio KEPS FM. « Ce constat peut être attesté par le nombre démissions réalisés par l’Agri-Jeunes durant cette année qui ne sont que deux alors que l’objectif était de vingt-quatre » rajoute la même source.  

« Je reconnais personnellement que le projet ne marche » informe Mor Sokhna Lo. « Cependant il faut savoir que nous sommes venus avec un retard de 10mois », précise chef d’antenne Nord Projet Agri-Jeunes. « C’est pour cela même que nous avons utilisé internet pour l’inscription des candidats ». « Une méthode qui d’après le représentant des Handicapés Monsieur Ibrahima Sène n’est pas bien adapté aux réalités lougatoises ».

« Au cours de cette année nous avons eu beaucoup de contraintes comme les lenteurs dans les processus de négociation et de signature des conventions avec les partenaires » explique toujours le chef de projet. Et à Ibrahima Sène de préciser que  « le projet ne peut pas marcher sans la signature des conventions » ». Ce qui fait que les responsabilités sont partagées ».

Selon Mor Sokhna Lo, « il faut aussi noter les lenteurs dans le financement des jeunes formés et dans la validation du projet sans oublier le départ du coordinateur explique ». « Et tant d’autres blocages qui ont été souligné lors de cette autoévaluation ».

« Par ailleurs aux vues de ce bilan assez mitigé nous sommes en train de rectifier le tir à fin de redresser le projet » rappelle chef d’antenne Nord Projet Agri-Jeunes.  La même  source promet  que les activités qu’ils mènent porteront leurs fruits d’ici décembre 2022.  

 « Actuellement nous avons sélectionné 214 jeunes qui sont en cours de formation sur l’entreprenariat et la gestion financière », rajoute-t-il Ainsi ils bénéficieront à leur sortie de subventions du projet que l’on appelle capital7 (K7), assure-t-il. « Nous leur accompagnerons aussi à la mise en œuvre de leurs projets en les mettant en relation avec les acteurs qui sont dans l’écosystème entrepreneurial », s’est –il engagé. 

Mor Sokhna Lo termine en annonçant les perspectives de l’année 2023 « qui consistent à renforcer le dispositif d’appui accompagnement et à augmenter le taux pour les personnes vivants avec un handicap ».

Ndiambourinfo

Gamou Gadiaga, stagiaire

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