« Des élections législatives aux allures de référendum pour clarifier un contexte politique à l’ambiance délétère », par Madou Kane, consultant formateur à AFRIPACT.
Sortir de l’ornière politicienne Entre un pouvoir en chute libre et une opposition en évolution vertigineuse, l’électorat qui a bravé les averses de la pluie aura tranché pour mettre dos à dos une classe politique décriée. Des élections législatives aux allures de référendum pour clarifier un contexte politique à l’ambiance délétère à l’image des intempéries d’un hivernage si désiré et autant dévastateur, à cause des turpitudes d’une modernité irrationnelle. Une expression électorale qui reflète la bipolarisation du jeu politique qui paradoxalement met en évidence une forte abstention qui augure un arbitrage au moment opportun. Le 31 juillet une frange a surgi pour sanctionner un bilan mi-figue mi-raisin de réalisations onéreuses et une gouvernance gabégique qui travestit les principes républicains. Des électeurs se sont prononcés pour mettre en sursis un régime qui avait promis la sobriété et les vertus, pour finalement se noyer dans la mare fétide des reniements, en suscitant une impopularité manifeste. Une autre masse de frustrés, à juste raison, s’est engouffrée dans le sillon d’une opposition sur les nerfs, mais foncièrement peu rassurante. Persécutée et poussée dans ses derniers retranchements, elle a eu le mérite de rester debout jusqu’à faire vaciller un pouvoir aux abois. De bonne guerre, elle a survécu aux tentatives cruelles d’un système monstrueux qui ne rechigne à anéantir ses adversaires et instrumentaliser les institutions et corps de l’état au profit du prince et ses affidés. Elle aborde véhément les joutes aux allures d’une armée mexicaine prête pour un combat de circonstance mais nullement à l’abri de désertions futures. Toutefois la percée est empreinte de radicalisme et de postures qui flirtent avec les lignes rouges de la stigmatisation et de la violence. En effet, les déclarations politiques simplistes et nauséabondes titillent les forces centrifuges par la manipulation irresponsable des réalités sociologiques, religieuses ou géographiques dans la sphère politique. L’équilibre de la terreur qui a prévalu sur le terrain politique se prolonge ainsi dans l’hémicycle et présage une cohabitation parlementaire électrique. Cette situation ubuesque mérite une analyse lucide qui semble déserter les officines politiques aveuglées par la quête du pouvoir par tous les moyens alors que le champ de la politique est celui de la citoyenneté, espace qui prône la justice et l’équité et octroie des droits et des devoirs garantis par la constitution. Quand la majorité était mis en avant pour présumer d’un rapport de force partisan, elle se révèle n’avoir aucun sens parce que assujettie à une infime minorité. Une majorité en termes de nombre de députés pour la coalition au pouvoir et une majorité en nombre d’électeurs pour l’inter-coalition de l’opposition. Des majorités qui se révèlent inopérantes dans l’absolu. Une remise en question de la loi du nombre qui déroute et démontre la complexité de l’univers politique. En effet, contre toute attente, une troisième force quasi lilliputienne, venue comme par magie du néant aura la responsabilité ultime de basculer le pouvoir dans un camp ou l’autre. Ironie du sort dans cette assemblée à la configuration insolite, jamais le poids d’un député n’aura autant pesé dans l’orientation politique d’une démocratie qui révèle ses facéties au grand jour. On pourrait craindre la reprise de joutes politiques qui relègue les priorités nationales aux calendes grecques en aiguisant les repositionnements, les volte-face, virevoltes et autres retournements de veste mal cousues. Seul le génie politique du peuple sénégalais pourrait sortir le Sénégal de cette impasse, œuvre peu glorieuse d’une classe politique dans sa trajectoire erratique. Une mue est attendue. Revenir aux fondamentaux et reléguer au second plan les postures partisanes qui polluent un jeu démocratique cosmétique et électoraliste. Il s’agit de reconsidérer la devise qui stipule un Peuple, Un but, Une foi, en d’autres termes des postures comme Benno, Taxawu, Aar, Wallu, Yewwi ; des slogans comme Bokk Guis Guis, bokk Yakaar, Soppi et autres vœux pieux du genre Yakaar ou Nataangue, si souvent brandis et peu accomplis. Osons espérer une transition apaisée vers 2024. La responsabilité du Président de la République est engagée ainsi que celle désormais de la représentation nationale, en priorité sur les question suivantes : clore définitivement le débat de trop sur le mandat du Président; Changer de paradigmes en vue d’explorer de nouveaux modèles d’investiture et de représentation; Bâtir un État de droit; Émanciper les corps de l’état des chapelles politiques; Positionner dans les postes de responsabilité les meilleurs d’entre les Sénégalais en termes de compétences, de mérite et de valeur éthique; Encourager le leadership à la base; Renforcer la décentralisation; Impulser des projets structurants dans une perspective de développement durable; Au-delà des atermoiements et incertitudes l’occasion est b
Au delà des atermoiements et incertitudes l’occasion est bonne pour une vraie rupture, qui permettra d’amorcer un développement inclusif et d’assumer une souveraineté fondée sur les valeurs humaines et les ressources naturelles.
Ndiambourinfo