« Le sermon du vendredi doit être traduit aussi en langue wolof », réclame Imam Abdallah Dieng, porte-parole de l’ONG ABI Bienfaisance.
Connu dans son élan réformiste, Abdalah Dieng s’y connaît bien quand il s’agit d’giter les points « sensibles » de la religion islamique, d’interroger les pratiques standards. Partout ou l’ONG intervient à travers des actions, il saisit la balle au rebond pour interpeler les acteurs religieux sur la validité de certaines pratiques.
Cette fois ci, à l’accession de l’inauguration de la mosquée financée par ABI Bienfaisance au profit du district sanitaire de Louga Commune, il a porté son discours sur « le sermon du vendredi ». Le réformiste ne conçoit toujours pas l’exclusivité de la langue arabe attribuée au “sermon du vendredi”.
« Le vendredi est une occasion spéciale de mobilisation des musulmans (hommes). Dieu en n’a pas fait une obligation sur tous les hommes pour rien. A bien le comprendre, le sermon du vendredi est un message à la nation. Ca s’adresse aux pères de familles, aux époux, aux acteurs de la société, aux autorités, aux décideurs qui viennent écouter. Ils doivent donc comprendre. « Or, nous savons que la langue populaire que tout le monde comprend n’est pas l’arabe mais plutôt le wolof ». « D’où le devoir de l’exprimer donc en wolof», sans quoi, la cible n’est jamais touchée .
Le débat sur la langue du sermon du vendredi ne fait toujours pas le consensus dans la communauté islamique sénégalaise. Une partie de la classe religieuse tient littéralement à l’exprimer exclusivement en arabe, tandis que les profils réformistes du mouvement islamique soutiennent la thèse de Abdalah Dieng. La problématique est toujours en suspens. En attendant, chaque camps maintient sa position et fait les choses à sa façon.