Caricaturalement, Certains, dans un de leur post, prénomment d’ « arts tristes » certaines personnes qui se vautrent dans les médias mais qui n’ont aucune once d’artiste dans leur cursus. Ces énergumènes qui ignorent les Béaba de l’art usent de la force de leur voix et/ou d’insolence pour asseoir leur prétention démesurée et gare aux véritables artistes qui osent leur faire la remarque. A ceux là, je dois préciser que l’art n’est ni un moyen pour une ascension sociale ni un simple loisir. La fonction initiale d’un artiste est de propulser le contemplateur de son œuvre vers un ravissement parfait. Ceux là qui cherchent à user de leur soi disant statut d’artiste pour faire leur promotion de marchand d’arts doivent comprendre que, comme le dit un penseur : «l’artiste est le nerf sensible de la société ». Les œuvres d’art, par leur durabilité intrinsèque doivent être exclues du processus de consommation qui les détruirait ; elles sont là pour survivre aux générations et constituer un monde spécifiquement humain. L’art est un savoir faire qui n’est pas donné à n’importe qui ; il est l’activité humaine visant à exprimer les préoccupations, les croyances, les diverses autres questions sous une forme qui traduit les émotions et les sentiments que le les hommes éprouvent en y pensant. L’art prend pour objet ce qui émeut l’homme, ce qui le concerne intimement, ce qui renvoie aussi bien à des thèmes éternels qu’à des préoccupations précises, liées à un contexte particulier. L’art n’est pas mercantile. L’artiste doit avoir un talent innée ou forgée par un apprentissage long et contraignant ; il doit maîtriser son univers et pouvoir l’exprimer pleinement. On n’est pas artiste si les choses que l’on fait sont plus qu’alimentaires qu’artistiques. Un artiste doit toujours rester créatif, apprendre à se poser des questions, se remettre en cause et ne point se satisfaire de son aura du moment. On ne s’improvise pas artiste car chaque production artistique doit être faite selon des règles pointues et respecter des techniques plus ou moins codifiées. La maîtrise de l’art demande son exercice de tous les jours car la créativité n’est jamais figée elle est à la fois nouvelle et adaptée au contexte dans laquelle elle se manifeste mais aussi nouvelle parce qu’elle doit englober l’originalité et l’imprévue. L’artiste nous permet de rentrer en communion avec les choses, d’avoir la sensation de leur originalité et non, par mercantilisme, d’en avoir une perception factice. Un penseur nous dit : « l’art mercantile est en lui-même une tâche désagréable, ce qui le rend attirant ce n’est pas son activité, sa création mais seulement son effet et l’éventuel profit qui en est tiré ». « L’art ne doit pas nous éloigner de la vérité des choses en nous berçant dans l’illusion mais plutôt il doit nous faire accéder à la vérité intelligible souvent cachée derrière l’apparence (Platon) ».
La fonction de l’artiste est de contribuer au façonnement du processus vital de la société mais non de la pervertir à travers une version divertissante et utilitariste qui fait de l’art un moyen pour son action personnelle. Alors soyons des artistes et non des « arts tristes ».